mercredi 16 octobre 2013

Cuenca 13/10-16/10



De Guayaquil à Cuenca, il faut traverser les montagnes. La température va très vite baisser. La vue est complètement bouchée et il pleut! Je me crois de retour en Bretagne (ou en Ariège vu le relief!) en voyant les vaches blanches et noires paitre dans ces "alpages" bien verts! Dans les villages, j'aperçois les panneaux de vente de fromage....je ne pourrais pas les goûter malheureusement, le bus continuant sa route...dommage!

Pois, fèves, céréales...
A Cuenca, je me rends directement à la Casa Sol, adresse que m'a donnée Cécile, une amie passée aussi par ici il y a quelques temps. Luis y loue quelques chambres dans sa maison. C'est simple, pas cher et l'accueil est sympa. Le soir, je rencontre Vivi, une couchsurfeuse. Elle est étudiante en droit. Nous allons boire un verre à "La Cigale". Je lui explique ce qu'est une cigale et lui parle de la fameuse fable, qu'elle a aussi lue à l'école. Lafontaine est international!
Vivi me dit que le dimanche l'alcool est interdit! En bon breton, je m'étonne! :) C'est une mesure prise par le président Rafael Correa (au passage, j'espère que le petit Rafael de Bretagne se porte bien! Grosses bises à lui! Et pour lui l'alcool est interdit encore quelques années...même en Bretagne! Et bonjour aussi au grand Raphael de Pontoise !) pour être en forme au travail le lundi!
J'avais entendu parler de Correa. J'avais lu qu'il avait déclaré la forêt amazonienne comme patrimoine de l'humanité, et donc qu'il n'exploiterait pas le pétrole présent dans cette zone, laissant ainsi les indigènes tranquilles chez eux. Courageux! Tout comme Thomas Sankara au Burkina Faso (son fameux discours ici, c’est cadeau, je ne peux m’empêcher !), Correa refuse de payer la dette nationale pour permettre de développer le pays! Encore plus courageux! (plus d’info sur le site du CADTM) (Pour Sankara, ça lui a valu (pour aussi d'autres décisions bien sûr) d'être assassiné par les services secrets francais et le FBI!!!)
Mais après discussions avec les amis de Guayaquil, il ne semble pas si extraordinaire. Ils reconnaissent que des choses ont été faites (routes, éducation, ...) mais qu'il s’enrichit personnellement et ne respecte pas ses promesses électorales! Effectivement, peu de temps avant mon départ, j'ai lu que l'exploitation pétrolière dans la zone protégée se ferait...Vivi, bien informée me confirme. Une carte des populations indigènes avait été faite. Elle a été "mise à jour" pour faire disparaître les populations vivant là où il ne fallait pas...Vivi est énervée! Pour elle, il met beaucoup d'argent dans la communication (moi je l'ai vu plusieurs heures à la tv pour parler d'éducation physique à l'école, au moins on est informé) et il est populaire. Moi, je ne sais pas trop quoi en penser...Elle ajoute que Hollande à déclarer prendre exemple sur lui...et ça ne me rassure pas!
Pour en revenir à ce verre...Vivi tente une négociation avec le serveur...ça marche! Ça sera servi dans des tasses et bien dosé pour ne pas avoir à revenir! Effectivement, ils seront corsés les mojitos!!! Ils nous faut 2 heures pour venir à bout du mojito local: 2-3 feuilles de menthe, du citron?, et du zhumir, un alcool fort local. En sortant on sent bien que le zhumir ça tape!!!

Cathédrale de Cuenca

A Cuenca, l’accent est diffèrent. Les "r" ne se roulent pas mais ils sont très doux....par exemple, le train "el tren", quand ils  le disent ici, on dirait presque l’accent d’un anglophone! Autres particularités, ici, comme en Argentine, on utilise le "vos" et pas le "tu". Et une fraise se dit aussi bien "fresa" que "frutilla" (comme en Argentine aussi (pourquoi???) mais sans le "ch" argentin).


Pendant deux jours, je visite la ville à pied et sous la pluie ou entre deux averses. De très nombreuses églises, des ruines incas, de vieux moulins des colons espagnols, des bâtiments des Jésuites, des musées...Au marché, les étales sont bien remplies à nouveau! Que de fruits et légumes inconnus! (Ce sont les photos de cet article) Et puis, il y a le coin du marché ou on peut manger du cochon grille. Ici, c’est méchoui de cochon de bonne taille!!!
 
Méchoui local

 Les femmes sont typées, avec des vêtements colorées et avec leurs hauts chapeaux. Pas de doute, ce sont les Andes ici!
 


 Je me rends au musée des aborigènes où se trouvent de nombreux vestiges, céramiques, bijoux, outils....et il y a des lithophones. Ce sont des grosses pierres suspendues, qui après percussions résonnent telles des cloches! Impressionnant! J’ai une pensée pour l’ami Gildas, fan de monolithes. Celui-là est musical Gildas!

Passant devant une chocolaterie, je ne peux résister...avec tout le cacao produit ici, je me dois de goûter...et ça tombe bien, j’adore ça! Mais je suis bien déçu...! Très sucré et pas très cacaoté...Ça confirme une pensée que j’avais eue auparavant. Les produits comme le café ou le cacao sont plus consommés (et du coup plus à notre gout aussi) chez nous qu’ici. En même temps, ces plantations ont été imposées par les colonisateurs, ici comme en Afrique, et existent pour nos besoins. Les locaux ne les ont pas forcement adoptés, ou il doit aussi être plus rentable de le revendre. Au Mexique, où ils produisent aussi beaucoup de cacao, il est peu consommé, sauf dans quelques recettes (le mole) et pour faire des boissons chocolatées. D’ailleurs le mot chocolat vient je crois d’une langue indigène mexicaine. A contrario, en Éthiopie, pays non colonisé, le café fait partie de la culture, on y fait la cérémonie du café, et il est très bon!!! Vivi me racontait que lorsqu’elle vivait en Allemagne, sa mère lui avait envoyé un paquet de ses barres chocolatées favorites....et elle ne les aimait plus après avoir goûté d’autres chocolats. Pas étonnant!

N’ayant pas pris de couvre-chef avec moi, et l’Équateur étant réputé pour ses chapeaux blancs, je décide d’aller au musée du chapeau, spécialité de Cuenca. Le célèbre chapeau s’appelle le Panama. Selon ma riche source d’info locale, Vivi, des équatoriens sont partis construire, avec leurs chapeaux, le canal de Panama. Les gringos, les états-uniens, ont donc donné ce nom de Panama au chapeau.....Panama, Équateur, c’est presque pareil! Je m’en achète donc un....avec mon look de « mochilero », c’est la classe!


Pour mon dernier soir à Cuenca, Vivi me propose de venir au bar de l’université où elle étudie. C’est le dernier match de qualification de l’Équateur, déjà quasiment qualifié. Malgré que je ne sois pas coutumier des matchs de foot, l’ambiance y est en général très masculine. Ici, c’est mixte. Et lors de chaque action, on se croirait à un concert de Bruel ! Les filles crient !!!! Pour accompagner le match, une pizza de 45 portions, un mètre de diamètre mini ! L’Équateur perd contre le Chili et se qualifie. Parmi les étudiants de cette université privée, je remarque l’absence d’indigènes…l’accès à l’éducation n’est pas non ici égalitaire.
Le jour de mon départ, je discute avec Luis de l’auberge. Lorsque il apprend mon métier, enfin mon ancien devrais-je dire, il me ramène un bol avec une préparation de sa femme. C’est du yaourt maison ! Il suffit de mettre du lait avec des champignons qui se multiplient…..et au bout de 2 jours , ça fait du yaourt ! Magique ! Celui-ci n’est pas prêt dommage ! Mais, j’en parlerais a Danone à mon retour, qui se préoccupe tellement de faire des produits sains !

Avec ce froid et la pluie incessante, il n’est pas possible de randonner en montagne comme prévu. Je vais donc continuer ma route et me rendre à Loja et m'approcher de la frontière péruvienne.

Une petite salade de fruits?

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